Quelles sont les formes de violences faites aux femmes en France ?

Quelles sont les formes de violences faites aux femmes en France ?

Introduction

En France, la question des violences faites aux femmes reste un enjeu majeur de justice, de santé publique et d’égalité. Le terme « violences faites aux femmes » recouvre de nombreuses réalités : physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, conjugales, dans l’espace public ou privé… Comprendre ces différentes formes est indispensable pour pouvoir agir.
Dans cet article, nous passerons en revue les principales formes de violences exercées sur les femmes en France, appuyées par des données récentes, et évoquerons leurs spécificités.

1. Violence conjugale et au sein du couple

La violence dans le cadre du couple ou de l’ex-partenaire reste la forme la plus fréquente de violence faite aux femmes.

  • En 2023, les services de sécurité français ont enregistré 271 000 victimes de violences commises par un partenaire ou ex-partenaire, soit une hausse de 10 % par rapport à 2022. 85 % de ces victimes sont des femmes. Ministère de l'Intérieur

  • En 2022, 244 000 cas ont été recensés, 86 % des victimes étant des femmes. Ministère de l'Intérieur

  • Selon l’Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes, sur la période 2011-2018, 72 % des victimes de violences conjugales physiques ou sexuelles étaient des femmes.

1.1 Formes spécifiques

  • Violence physique : Coups, blessures, étranglement, coups avec objets etc. En 2023, les deux tiers des violences conjugales enregistrées étaient des violences physiques. Ministère de l'Intérieur

  • Violence psychologique / verbale : Menaces, insultes, harcèlement moral, isolement. Ces atteintes sont souvent concomitantes aux violences physiques. haut-conseil-egalite.gouv.fr+1

  • Violence sexuelle : Viol ou tentative de viol, agressions sexuelles au sein du couple. En France, 3,4 % des femmes auraient subi un viol ou tentative de viol de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. beh.santepubliquefrance.fr

  • Féminicide : Le meurtre d’une femme en raison de son sexe ou dans le cadre d’une relation de couple. En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur (ex-)partenaire.

1.2 Pourquoi cette forme est si prévalente ?

  • Les violences conjugales sont liées à un rapport de pouvoir inégal dans le couple, à des mécanismes de domination, de contrôle, et à des vulnérabilités (jeunes femmes, femmes handicapées, immigrées…).
    De plus, seules 14 % environ des victimes de violences conjugales ont porté plainte selon les services de sécurité.

  • Le fait que les violences soient souvent répétitives et cumulent plusieurs formes (physique + psychologique + sexuelle) aggrave la situation.

2. Violences sexuelles et sexistes

  • Au-delà du cadre conjugal, les violences sexuelles et sexistes représentent une autre catégorie majeure à connaître.

2.1 Qu’est-ce qu’une violence sexuelle ou sexiste ?

  • Selon le site de Ameli : « tout acte de violence fondé sur le genre susceptible d’entraîner des souffrances de nature psychique, physique, sexuelle ou économique ». ameli.fr
    Plus spécifiquement, on y retrouve :

    • le viol, la tentative de viol ;

    • les agressions sexuelles (attouchements, violences sans pénétration) ;

    • le harcèlement sexuel ;

    • les mariages forcés, la prostitution contrainte.

2.2 Quelques chiffres clés

  • En 2024, environ 122 600 victimes de violences à caractère sexuel ont été enregistrées, 85 % étant des femmes.

  • Pour les violences sexuelles hors mineurs/personnes vulnérables, la ligne d’écoute nationale a constaté une augmentation de 26 % des appels par rapport à 2021.

  • Un point important : le nombre de plaintes reste faible.

2.3 Particularités et impacts

  • Les violences sexuelles peuvent survenir dans tous les cadres : couple, famille, lieu de travail, espace public. Elles ont des conséquences psychiques sévères (stress post-traumatique, dépression), physiques (lésions, complications obstétricales) et sociales.
    En outre, l’impunité reste un problème, ce qui freine la déclaration des faits.

3. Violences économiques, harcèlement, manipulation

  • Moins « visibles » mais tout aussi graves, les violences économiques ou de contrôle constituent une autre forme de violence faite aux femmes.

3.1 Définition et exemples

  • Ces violences comprennent :

    • le contrôle des revenus ou des dépenses (empêcher de travailler, confisquer les salaires) ;

    • l’interdiction ou l’obstruction d’accès aux ressources économiques ;

    • le harcèlement ou la privation de liberté dans le cadre du travail ou du logement.
      Elles s’inscrivent dans des dynamiques de dépendance et de domination.

3.2 Données disponibles

  • Les statistiques officielles sont moins nombreuses mais la reconnaissance de cette forme de violence est croissante dans la politique publique.
    Le site « Arrêtons les violences » estime que les violences physiques, psychologiques ou sexuelles commises par le conjoint/ex conjoint concernaient au minimum 373 000 femmes en 2022, mais ne détaille pas systématiquement la part économique.

3.3 Pourquoi agir ici aussi ?

  • Ce type de violence fragilise l’autonomie des femmes, leur capacité à quitter une situation dangereuse ou à reprendre leur vie en main. Il est souvent combiné avec d’autres formes (psychologique, physique). Le repérer peut aider à prévenir les violences qui s’aggravent.

4. Violences dans l’espace public, au travail et dans la sphère sociale

  • Enfin, d’autres contextes méritent attention : l’espace public (transports, rues), le travail, l’école, l’internet.

4.1 Exemples

  • Le harcèlement sexuel dans les transports ou dans la rue (exhibition, voyeurisme, agressions) ;

  • Les violences sexistes au travail : remarques, discriminations, harcèlement moral ou sexuel ;

  • Les violences dès l’enfance ou adolescence, y compris les mutilations génitales féminines.

4.2 Données et enjeux

  • Par exemple, en 2010-début 2010, on estimait que 125 000 femmes adultes en France avaient subi des mutilations sexuelles.
    Le fait de vivre des violences dans la sphère publique renforce le sentiment d’insécurité et renforce l’idée que la société tolère certaines formes de violences contre les femmes.

5. Pourquoi est-il essentiel de distinguer les formes de violences ?

  • Chaque forme (physique, psychologique, sexuelle, économique) nécessite une réponse adaptée : aide psychologique, mesures de protection, sanctions, soutien juridique.

  • Le repérage précoce peut empêcher l’escalade : par exemple, identifier une violence psychologique ou économique peut permettre d’éviter qu’elle ne passe à la violence physique.

  • Une distinction claire contribue à la sensibilisation, à la formation des professionnels (justice, police, santé) et à mieux orienter les victimes.

  • Enfin, comprendre la diversité des formes aide à concevoir des politiques publiques globales et efficaces.

6. Que peut-on faire ?

  • Soutenir les lignes et services d’écoute (en France, le numéro national « 3919 » pour les violences faites aux femmes…).

  • Sensibiliser autour du consentement, du respect, et du fait que la violence ne se limite pas aux coups.

  • Former les professionnels (médecins, enseignants, policiers, travailleurs sociaux) à repérer les signes, y compris non physiques.

  • Favoriser l’autonomie économique des femmes, et la prise en compte des violences économiques dans les dispositifs de soutien.

  • Encourager les victimes à porter plainte ou à se faire accompagner (associations, justice, santé).

  • Poursuivre la collecte et la diffusion des données statistiques pour mieux mesurer l’ampleur des faits.

Conclusion

  • Les violences faites aux femmes en France prennent des formes multiples — conjugales, sexuelles, économiques, publiques — et chacune mérite d’être reconnue et combattue. Pour qu’une société soit vraiment égalitaire, il faut non seulement punir les violences, mais aussi prévenir, protéger, soutenir et autonomiser. Le premier pas : savoir, nommer, agir.

Rédaction: L'équipe Safeword. Merci pour votre lecture.

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